Stupid Girl.

TRIGGER WARNING : Cet article va parler d’une nana qui est complètement paumée. Je ne sais pas s’il restera en ligne; mais je sais qu’il va être édité.
Je me questionne sur mon consentement, sur la contraception, et sur le droit à disposer de mon corps. 

UPDATE DU 02/01 : On m’a dit que les tests n’étaient probants qu’à partir de 6 semaines après le rapport, donc j’attends encore deux semaines avant d’y aller.


Le samedi 3 décembre, j’ai été en soirée. C’étaient les 18 ans d’un de mes cousins, j’étais invitée à la soirée avec ses potes.

J’étais -je suis- fatiguée, stressée, et j’avais envie -besoin- de me retourner le cerveau, de boire, de danser. De fumer. Avant la soirée je m’étais dit que ouais, ça serait cool de me taper un de ses potes, parce que ça détend et que c’est toujours cool. Mais comme dame nature avait décidé que j’aurais mes règles ce soir là, je m’étais dit tant pis (crampes violentes as hell, ma libido est jamais au top les premiers jours de règles). Je m’étais même pas épilée.

J’ai bu. Beaucoup. Et vite. 9 ou 10 verres de rhum orange. 1 ou 2 shots de tequila.
J’ai fumé. Un peu. J’ai tiré sur des joints par ci par là.
J’ai dansé. Pas mal.
J’ai flirté. P’t’êt un peu trop. Mais ça fait plaisir de plaire. De voir qu’on plaît. Alors j’en ai joué.

Le dimanche 4 décembre, après un « rêve » érotique un peu chelou -et pas franchement ouf-, je me suis réveillée. À moitié à poil. À côté du mec de mon « rêve » à moitié à poil, lui aussi.

J’me suis rappelée que j’avais pas enlevé mon tampon de la veille, alors j’me suis levée pour aller pisser. Pas de tampon. J’me suis regardée dans un miroir, suçons dans le cou. Putain de merde.

C’était pas un « rêve ». C’est un putain de cauchemar.
Alors j’ai pris mes fringues, je me suis habillée, je suis partie. Je suis rentrée.

Le lundi 5 décembre, j’avais partiel. Deux partiels même.
Le dimanche après-midi, je n’étais pas en état de réviser. J’ai été voir « Ma vie de courgette » au cinéma. C’était sympa.
En rentrant du cinéma, j’ai vu que le mec m’avait ajoutée sur FB. Ok, bon, cool. Et là, s’ensuit la pire discussion de ma vie.
Effectivement, je n’avais pas rêvé. Et on ne s’était pas protégés.

« – Mais t’avais des capotes ?
– Nn je te l’ai dit t’as dit que tu t’en foutais
– Mais j’étais bourrée ptn.
– J’ai vu ouai mdr »

MDR, la Marque Du Respect.

De là, j’ai fondu en larmes, fait une crise d’angoisse, envoyé un message à une amie géniale qui m’a rappelée juste derrière.
J’ai encore pleuré, elle m’a rassurée, je l’ai remerciée, et elle m’a dit une des plus belles choses qu’on ne m’aie jamais dites ; « Tu sais l’amitié c’est pas se parler tous les jours, c’est savoir qu’on peut compter l’une sur l’autre quand on en a besoin ». J’ai encore pleuré.

Alors j’ai réfléchi.

Parce que tout mon entourage sait que je suis la meuf la plus chiante de l’univers avec le fait de se protéger, de mettre des capotes. Et j’ai dit que je m’en foutais.

Alors je me pose la question du consentement. De mon consentement. De comment j’ai pu faire ça.
Comme me l’on dit mes copines, c’est une erreur de parcours, c’est une connerie, mais ça arrive. Et puis j’étais bourrée.
Mais si j’étais bourrée au point de m’en foutre d’une capote, est-ce que je n’étais pas trop bourrée pour être réellement consciente de ce que j’allais faire ? Est-ce que je n’étais pas trop bourrée pour que mon « consentement » ait une quelconque valeur ? Ou est-ce que j’étais justement trop bourrée, et que, je « l’avais bien cherché » ?

Bien sûr que j’en avais envie, que j’avais « la dalle », comme on dit. Mais j’en n’avais pas envie comme ça.

Pas envie de tout le stress que je me bouffe dans la gueule maintenant. De l’angoisse.

Du « et si j’avais chopé un truc putain de merde ? »

C’est peut-être con, mais je me sens un peu dépossédée de mon corps. J’arrête pas de me demander ce que j’ai foutu, et, dans l’absolue, même si on m’a répété que je n’étais pas la seule coupable, et que j’avais le droit, ben, ouais. Je culpabilise. J’ai fait ce que je voulais de mon corps, j’me suis tapé un mec en soirée, le premier (non, troisième) qui passait par là. Et je ne me rappelle de rien. De foutrement rien. J’ai quelques souvenirs très, très flous, lointains, et vagues.

J’ai toujours été pour l’IVG. Pour le fait que chaque personne possédant un utérus en fasse ce qu’ille veut. Mais. Dans ma tête, je m’étais toujours dit que ce n’était pas pour moi, que j’aurais beaucoup trop de mal à en arriver à ce point là. Et ben là, ça a jamais été aussi limpide. Si quoi que ce soit s’est installé dans mon utérus, je le délogerai. En attendant, je me dis que non, que comme j’ai mes règles, il est très improbable que j’sois enceinte.
Par contre, il n’est pas improbable que j’aie pu choper une saleté quelconque. Si le mec est foutu de se taper la première meuf bourrée en soirée -la cousine d’un de ses potes d’enfance-, c’est qu’il est pas hyper safe. 

Et je suis pas hyper safe non plus. Et je m’en veux. Mais c’est pas que ma faute.
Est-ce que c’est parce que je suis une femme, et que je suis habituée à entendre ce que je dois faire de mon corps que je m’en veux comme ça ? Peut être. Et bordel, qu’est-ce que je m’en veux. Qu’est-ce que je culpabilise, qu’est-ce que je me traite d’inconsciente. Qu’est-ce que j’ai peur d’en parler à d’autres personnes qu’à celles que je sais qu’elles ne me jugeront pas ? Et même comme ça j’ai peur du jugement. Si mon cousin l’apprenait ? Si le mec en parle autour de lui ? Si mes copines me blâment ?

En attendant, demain je vais au planning familial, accompagnée d’une amie, faire les tests nécessaires pour les IST.

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